Sortir de la réserve

Persistante depuis des années, parce qu’elle porte une promesse et attend son mode
d’emploi, l’idée de sortir de la réserve se veut l’horizon de rencontres portées par des
travaux, des pratiques, des praxis et des tentatives, réussies ou échouées, de sortir
d’un ordre des choses ayant atteint ses limites de viabilité.
Sortir de la réserve constitue autant une forme de pensée déliée de loyautés
scientifiques eurocentrées, une façon de désigner le lieu du délit, la réserve, comme
site intense de la colonialité, qu’un projet d’exploration et de mise en relation, de
connaissances établies, de savoirs en cours de défrichage, ou de savoirs effacés en
voie de re(con)stitution. Tout ceci veut être mis au service d’actes de langage et
d’actes de transformation tenables dans le temps et durables dans leurs effets.

La prochaine séance (en présence et sur Zoom : https://univ-paris8.zoom.us/j/93122324914?pwd=THlUQ1lRbi9td3hnNnY3OW1UWFVZUT09 ; ID de réunion : 931 2232 4914 ; Code secret : 204025) se déroulera le jeudi 17 novembre 2022 de 17h à 20h au Campus Condorcet, en salle 50 du Centre de Colloques, à Aubervilliers.

Elle portera sur le livre traduit en 2022 aux éditions de la Découverte :

EURAFRIQUE. Aux origines coloniales de l’Union européenne.

https://www.editionsladecouverte.fr/eurafrique-9782348055560

Ses deux auteurs, Peo Hansen et Stefan Jonsson le présenteront et en souligneront l’intérêt pour un public français et francophone, puis ils engageront une conversation et discussion avec : Étienne Balibar, préfacier du livre en français, Saïd Bouamama, sociologue et militant et Nadia Yala Kisukidi, philosophe et romancière, avant d’ouvrir les échanges avec le public présent ou en visioconférence. La séance sera modérée par Nacira Guénif et se tiendra en anglais avec une traduction résumée.

Présentation des intervenant.es :

Peo Hansen is Professor of Political Science at the Institute for Research on Migration, Ethnicity and Society, Linköping University. He is a former senior fellow at the Remarque Institute at New York University and visiting professor at the Max Planck Sciences Po Center in Paris. Peo Hansen’s research focuses on European integration, migration policy, citizenship, political economy, colonialism and postwar European geopolitics. He is the author of several books on European integration, including The Politics of European Citizenship: Deepening Contradictions in Social Rights and Migration Policy (co-authored with Sandy Hager, 2012); Eurafrica: The Untold History of European Integration and Colonialism (co-authored with Stefan Jonsson, 2014) and, most recently, A Modern Migration Theory: An Alternative Economic Approach to Failed EU Policy (2021).

Stefan Jonsson is professor at the Institute for Research on Migration, Ethnicity and Society (REMESO), Linköping University, and cultural critic a at Sweden’s major newspaper Dagens Nyheter. He holds a PhD from the program in Literature at Duke University and was a postdoctoral fellow at the Getty Research Institute, Los Angeles. He has written on European modernism, modernity, and colonialism, focusing on representations and fantasies of crowds and collectivities, as well as on racism and postcolonial theory. In addition to numerous books in Swedish, he has published Subject Without Nation: Robert Musil and the History of European Identity (2000); A Brief History of the Masses (2008); Crowds and Democracy (2013); Eurafrica (with Peo Hansen; 2013); and Austere Histories in European Societies (edited with Julia Willén; 2016). He is currently completing a project on aesthetic knowledge of the political emergence of collective protest movements, populism, and migration.

Etienne Balibar, né le 23 avril 1942 à Avallon (Yonne), France, Professeur émérite (Philosophie politique et morale) à l’Université de Paris-X Nanterre , est actuellement Anniversary Chair in Modern European Philosophy, Kingston University, London. Parmi ses nombreux ouvrages :

1965 : Lire le Capital (en collaboration avec L. Althusser, P. Macherey, J. Rancière, R. Establet), Editions François Maspéro ; 1985 : Spinoza et la politique, P.U.F. ; 1988 : Race, Nation, Classe. Les identités ambiguës (en collaboration avec I. Wallerstein), Editions La Découverte ; 1997 : La crainte des masses. Politique et philosophie avant et après Marx, Editions Galilée ; 1998 : Droit de cité. Culture et politique en démocratie, Editions de l’Aube (réédition 2002 P.U.F.) ; 2001 : Nous, citoyens d’Europe ? Les frontières, l’Etat, le peuple, Editions La Découverte ; 2010 : Violence et Civilité, Editions Galilée ; 2010 : La proposition de l’égaliberté. Essais politiques 1989-2009, P.U.F. ; 2011 : Citoyen-Sujet et autres essais d’anthropologie philosophique, PUF ; 2012 : Saeculum. Culture, religion, idéologie, Galilée ; 2016 : Europe, crise et fin ?, Le Bord de l’Eau ; 2016 : Des Universels, Editions Galilée.

Saïd Bouamama est sociologue aujourd’hui retraité. Il a été au cours de sa carrière chargé de recherche à l’IFAR de Lille.  Ses principaux travaux portent sur l’immigration et les questions migratoires, les classes et quartiers populaires et les discriminations racistes et islamophobes, les rapports sociaux de dominations et les idéologies qui les légitime, et l’histoire des luttes anticoloniales.  Il a aussi été cofondateur de P.H.A.R.E. pour l’Égalité (Praxis Histoire Action-Recherche Éducation Populaire pour l’Égalité), organisme d’intervention sociologique dans le secteur social. Il est par ailleurs militant au Front Uni des Immigration et des Quartiers Populaires (FUIQP). Auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels : Dix ans de marche des beurs, chronique d’un mouvement avorté, Paris, Desclée de Brouwer, 1994 ; J’y suis, j’y vote. La lutte pour les droits politiques aux résidents étrangers, Paris, Esprit Frappeur, 2000 ; L’Affaire du foulard islamique : production d’un racisme respectable, Roubaix, Le Geai bleu, 2004 ; La France. Autopsie d’un mythe national, Paris, Larousse, coll. « Philosopher », 2008 ; Les Discriminations racistes : une arme de division massive, préface de Christine Delphy, Paris, L’Harmattan, 2010 ; Dictionnaire des dominations de sexe, de race, de classe, Collectif Manouchian : Saïd Bouamama, Jessy Cormont, Yvon Fotia, Édition Syllepse, 2012 ; Figures de la révolution africaine. De Kenyatta à sankara, Zones, 2014 (https://www.editionsladecouverte.fr/figures_de_la_revolution_africaine-9782355220371 ; La Tricontinentale. Les peuples du tiers-monde à l’assaut du ciel, CETIM et Syllepse, 2016 ; Le Manuel Stratégique de l’Afrique (tome 1 et 2), Investig’Action, 2018

Nadia Yala Kisukidi est maîtresse de conférences en philosophie à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis et fellow à l’Institute for Ideas and imagination de Columbia University (2022-23). Elle a été Vice-Présidente du Collège International de Philosophie (2014-2016) et directrice de programme au CIPh (2013-2019). Membre du comité éditorial des Cahiers d’études africaines (CNRS, Ehess), elle a été co-commissaire de la Biennale Yango II à Kinshasa en RDC (2020/22). Spécialiste de philosophie française contemporaine et de philosophie africana, elle a publié Bergson ou l’humanité créatrice (Paris, CNRS, 2013), Dialogue transatlantique avec Djamila Ribeiro (Paris, Anacaona, 2021), ainsi qu’un roman, La dissociation (Paris, Le Seuil, 2022).

https://www.seuil.com/ouvrage/la-dissociation-nadia-yala-kisukidi/9782021494105



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