Anambar ADITYA CHAUDHURY (LEGS, Paris 8, UQUAM)

Présentation : Anambar Aditya Chaudhury est doctorant en études de genre au Laboratoire d’Études de Genre et de Sexualité (LEGS) de l’Université Paris 8, ED Pratiques et Théories du sens/UQAM, Montréal. Récipiendaire de la bourse Cité Universitaire, Université de Paris, 2020-2021. Récipiendaire De « Best Paper Award » at Two-day IIHSG International Conference 2021 on Gender Security & Global Politics held on February 25-26, 2021, organised by Indian Institute of Human Security & Governance, Delhi in collaboration with the Centre for International Studies and Diplomacy, School of Oriental and African Studies, University of London.


Thamy Ayouch (Pr., IHSS CRPMS, Université de Paris Diderot)

Titre : Ce que les savoirs trans font à la psychanalyse

Résumé : L’expertise médico-juridique des transidentités, des variations et contestations des normes de genre s’inscrit dans une médicalisation propre à la sphère occidentale. Celle-ci construit des corps binaires et des identifications majoritaires en opposition aux corps racisés et dévalorisés des espaces coloniaux.  Ce cis-hétéro-patriarcat colonial se retrouve de manière non critique dans bien des approches psychanalytiques des transidentités.  Il s’agira de montrer ici comment les institutions médicale, psychiatrique, psychologique et psychanalytique ne sont pas des modalités de traitement d’une souffrance transidentitaire qui précèderait leur intervention, mais au contraire la créent, l’instituent, et contribuent à l’institutionnaliser, en fabriquant une catégorie et en produisant un savoir à son sujet. Les approches psychanalytiques majoritaires renouvellent le règne de l’expertise : énoncés privilégiés comportant des présomptions statutaires de vérité et une supra-légalité, elles martèlent un rappel à l’ordre du genre, prescrivent des formes hégémoniques de sexuation et de sexualité dans un cissexisme de claire facture coloniale qui produit des certitudes paranoïaques et performe une irréductible différence des sexes.  Les identifications transidentitaires et savoirs trans ne manquent pas alors d’interroger la psychanalyse sur l’abstraction d’un sujet de l’inconscient coupé du politique et des rapports sociaux de pouvoir de genre, sexualité, race et classe qui le traversent, et sur les normes de genre et le dispositif de sexualité qui sous-tend une majeure partie de ses théorisations. Elles rappellent au bon souvenir de la psychanalyse que si elle vise cliniquement, théoriquement et épistémologiquement la déconstruction, l’historicisation et la dédogmatisation de toute production de savoir, elle ne saurait exempter sa propre perspective de cette analyse critique.

Présentation : Thamy Ayouch est psychanalyste, Professeur des Universités à l’Université Paris Cité.  Il a été Professor visitante Estrangeiro à l’Université de São Paulo. Il est l’auteur de nombreux articles et livres en français, portugais, espagnol et anglais. Ses recherches portent notamment sur les domaines suivants : études postcoloniales et décoloniales, études critiques de la race, études de genre, queer, féminisme et psychanalyse (anthropologie de la contemporanéité) ; les transidentités et la psychanalyse (subjectivités transidentitaires, maltraitance social, clinique et théorique des personnes transgenres) ; Michel Foucault et la psychanalyse : politique du sexuel, analyse des discours ; violence domestique, violence de genre et la vulnérabilité ; clinique psychanalytique de la langue et de la migration, traduction linguistique et psychique, racialisation et subjectivation.


 Yael Armangau (Université Toulouse 2, LISST/Cers)

Titre : Les formes de la solidarité sociale dans les groupes Facebook trans francophones

Résumé : Cette communication décrit les formes de soutien social au sein de groupes Facebook trans. Elle utilise une méthode mixte (questionnaire et analyse lexicale) afin d’identifier (1) les principaux usages de ces groupes et leurs variations et (2) les thèmes des échanges. Les réseaux sociaux numériques permettent la délivrance de formes renouvelées de solidarités sociales et faire collectivement face au « bouclier thérapeutique » français.

Présentation : Doctorant en sociologie à l’université Toulouse 2 au sein du laboratoire LISST/Cers, co-fondateur du laboratoire Junior en études LGBTI et militant transféministe. Mon travail de thèse se concentre sur les réseaux de soutien des personnes trans et utilise une approche qui mobilise à la fois sociologie des réseaux relationnels et du numérique.


Alexandre BARIL (Université d’Ottawa)

Titre : « Svp sauvez-moi des personnes qui tentent de me sauver ! » Quand la prévention du suicide exacerbe la détresse suicidaire des personnes trans 

Résumé : Fondée sur des données démontrant qu’une majorité de personnes suicidaires, incluant les personnes trans et non-binaires, ne contacte pas les services de prévention du suicide pour parler de leur détresse, cette communication explique cet échec de la prévention à travers le cadre théorique du suicidisme (l’oppression des personnes suicidaires). Alors qu’il semble que nos sociétés et mouvements sociaux se soucient des personnes suicidaires, je révèle qu’à travers un script suicidiste fondé sur la protection de la vie à tout prix, nous exerçons une violence systémique, une discrimination et une pathologisation envers ces personnes. Le script préventionniste, nourri par la contrainte à la vitalité et à la futurité, amène à adopter une politique non responsable et non compatissante à l’égard des personnes suicidaires. Cette logique préventive fait plus de mal que de bien, particulièrement au regard des groupes marginalisés comme les personnes trans et non-binaires. En mobilisant des concepts issus des théories queers de l’affect (Berlant, Ahmed) et des théories trans, je montre comment les pratiques de prévention du suicide représentent un « optimisme cruel » parce que les promesses d’aide et de soutien demeurent vaines et augmentent souvent la violence cisgenriste vécue. Rendre visible le suicidisme et la contrainte à la vitalité que vivent ces personnes permet de proposer des pratiques novatrices pour repenser la suicidalité trans et intervenir auprès de ces personnes. Je propose ainsi, afin de réduire les violences suicidistes et cisgenristes imbriquées que vivent les personnes trans et non-binaires suicidaires, d’adopter un modèle queercrip du suicide et une approche suicide-affirmative en m’inspirant des approches trans-affirmatives.

Présentation : Alexandre Baril (PhD études féministes et de genre) est professeur agrégé à l’École de service social de l’Université d’Ottawa. Ses travaux, menés dans une perspective intersectionnelle, se situent à la croisée des études de genre, queers, trans, du handicap, de la gérontologie critique et de la suicidologie critique. Son livre intitulé Undoing Suicidism: A trans, Queer, Crip Approach to Rethinking (Assisted) Suicide (Temple University Press) sera publié au printemps 2023. Sa passion et son engagement en faveur de l’équité lui ont valu plusieurs prix pour son implication dans les communautés queers, trans et handicapées, notamment le Prix francophone Tanis Doe de l’Association canadienne d’études sur le handicap (2020) pour ses recherches, son enseignement et son activisme, ainsi que le Prix de l’équité, diversité et inclusion du recteur de l’Université d’Ottawa (2021). Auteur prolifique, il compte plus de 175 communications à son actif et plus de 75 publications dans des revues variées.


Emmanuel BEAUBATIE (CNRS, CESSP)

Présentation : Emmanuel Beaubatie est chargé de recherche au CNRS, rattaché au Centre européen de sociologie et de science politique à Paris. Il enseigne à l’École des hautes études en sciences sociales et à Sciences Po. Travaillant l’analogie et l’intrication entre sociologie du genre et sociologie des classes sociales, ses recherches portent principalement sur la diversité et les mobilités de genre. Parmi ses publications récentes, on trouve Transfuges de sexe. Passer les frontières du genre, aux éditions La Découverte. 


Sara CESARO (LEGS, Paris 8, Université Toulouse Jean Jaurès)

Présentation : Sara Cesaro est doctorante en sociologie et études de genre à Paris 8 (LEGS) et ATER au département de sociologie de l’Université Toulouse Jean Jaurès. Ses travaux portent sur les (re)configurations des pratiques d’accompagnement envers les demandeurs d’asile LGBT. À partir d’une enquête ethnographique de terrain, elle interroge les conditions sociales de production et de maintien d’une expertise entendue comme spécifique, fondée sur des répertoires d’action et de savoir-faire puisant dans les carrières sexuelles des volontaires. Elle s’intéresse à la production d’effets de domination dans les relations d’aide, malgré l’effort de création d’un espace de travail inspiré des principes de bureaucratie représentative et de contractualisation.


Malek CHEIKH (Rédacteur en chef de la revue Assiégé.e.s et chercheur indépendant)

Présentation : Diplômé d’un Master en Études de genre ainsi que d’un Master en Culture et communication : Rapports sociaux de race, classe et genre à l’université Paris 8, Malek Cheikh est rédacteur en chef de la revue féministe et antiraciste AssiégéEs depuis 2018.


Beatriz COLLANTES (LEGS, Université Paris 8)

Présentation : Beatriz Collantes Sanchez, Maîtresse de Conférences à l’UFR Droit et Science Politique à l’Université Paris Nanterre depuis 2012 ou je développe presque la totalité de mon activité comme enseignante dans le Diplôme Droit Français -Droit Espagnol Et des Amériques Latines. Transféministe engagée, j’adhère le Laboratoire d’études de Genre et Sexualités en 2021 où je développe mes recherches sur la grossophobie, la question transx et les familles LGBTIQ.


Agnès CONDAT (Pédopsychiatre psychanalyste, Pitié-Salpêtrière-Charles-Foix)

Présentation : Agnès Condat est pédopsychiatre, M.D., Ph.D, et praticienne hospitalière dans le service de Psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent du professeur David Cohen, au sein du groupe hospitalier de la Pitié-Salpêtrière-Charles-Foix. Elle est Responsable de la Consultation Identité Sexuée et Coordinatrice de la Plateforme Trajectoires Trans Enfants, Adolescent·e·s et Jeunes Adultes.


Max CRESCENT (RITA Grenoble)

Titre : Pour un accompagnement global, dépsychiatrisé et collaboratif : enjeux de santé communautaire trans

Résumé : La question de l’accompagnement en santé et des parcours de transition soulève de nombreux enjeux liés aux discriminations. Des associations comme RITA (association de santé communautaire Trans et Intersexe de Grenoble) doivent ainsi faire face à de nombreuses difficultés, comme par exemple en santé mentale dans une communauté surexposée au risque suicidaire. Cette intervention pose à la fois la question des enjeux généraux et des outils de l’auto-support à travers un partage d’expérience associatif centré sur la santé.

Présentation : Max Cressent est co-fondateur avec Basile Bucher de l’association RITA, qui travaille depuis 2013 à développer des stratégies communautaires d’accompagnement en santé. RITA travaille depuis près de 10 ans avec le Planning Familial de Grenoble, et les deux structures forment ensemble chaque année de nombreux médecins et autres professionnel·le·s de santé, du social, etc. RITA propose notamment des permanences et des accompagnement individuels pour les personnes trans et/ou intersexes et/ou en questionnement, et des soirées dédiées aux proches des personnes trans.


Paisley CURRAH (Brooklyn College and The Graduate Center, City University of New York)

Title: Sex Is as Sex Does: Trans Studies After Identity Politics

Abstract: What happens if we change the protagonist of trans studies? What if we let go of the project of determining the meaning of sex and instead focus on what the category does for governments. Conceiving of “sex” as simply the effect of a decision backed by the force of law, this paper examines policy in the United States: what does “sex” do on our driver’s licenses, in how we play sports, in how we access health care, or in determining the bathroom we can use? Why do prisons have very different rules than social service agencies? Why is there such resistance to people changing their sex designation? Or to dropping it from identity documents altogether?

Short biography: Paisley Currah is a Professor of Political Science and Women’s & Gender Studies at Brooklyn College and the Graduate Center of the City University of New York. Currah has written widely on transgender issues, including on topics such as discrimination, sex reclassification, and the transgender rights movement. He is the co-founder of TSQ: Transgender Studies Quarterly and the author of Sex Is as Sex Does: Governing Transgender Identity (2022).


Charlie FABRE (Chercheur en études trans, Représentrans)

Titre : Enjeux des représentations médiatiques : intime et politique

Résumé : Dans le cadre de cette intervention, nous partirons du principe que la représentation n’est pas – et ne doit pas être – une fin en soi. Quels en sont donc les enjeux ? Il y a tout ce que les représentations nous font à nous, personnes trans ; à nos proches ; à nos relations et nos intimités. Et il y a ce qu’elles produisent socialement, auprès du grand public, des politiques… Nous parlerons donc de l’importance des représentations à travers ces effets concrets, quotidiens. 

Présentation : Charlie Fabre est un militant trans pour les droits des personnes LGBTIAQ+ et contre les violences sexuelles. Sur ces sujets, il agit au sein d’associations lyonnaises. Son travail sur les représentations trans a démarré lors de la rédaction de son mémoire de recherche sur le regard cis au cinéma et il se retrouve au sein de l’association Représentrans qu’il a co-fondé en 2020. Il s’intéresse particulièrement aux effets des représentations médiatiques sur la vie des personnes trans.


 Michaëla DANJE (Co-fondatrice du collectif Cases Rebelles)

Titre : En quête épistémologique et historiographique afrotrans

Résumé : Le sillonnage des archives, la fouille des histoires populaires tout comme des réalités présentes africaines et afrodiasporiques permettent et exigent de s’extraire des grammaires transidentitaires à prétention globalisante. De ces multiples points de fuite, il s’agit d’essayer d’accueillir des propositions hétérogènes et tumultueuses pour d’autres historiographies des transidentités et les décolonisations épistémologiques qui s’imposent.

Présentation : Co-fondatrice et membre du collectif Cases Rebelles, Michaëla Danjé est chercheuse indépendante, documentariste, écrivaine, musicienne et éditrice. Ses sujets de prédilection sont les violences d’état, les études visuelles, la littérature caribéenne et africaine, l’afro-anarchisme. Elle a dirigé l’ouvrage collectif AfroTrans (2021), le premier livre sorti aux Editions Cases Rebelles. Au sein de CR, elle a notamment coréalisé le documentaire « Dire à Lamine » (2018), co-traduit la première édition française de « L’Autobiographie » d’Assata Shakur (2018) et co-écrit l’ouvrage « 100 Portraits contre l’État Policier » (2017).


Karine ESPINEIRA (Legs, Université Paris 8)

Présentation : Karine Espineira est sociologue des médias franco-chilienne. Elle est docteure en Sciences de l’information de la communication (Université de Nice Sophia-Antipolis) et membre associée du Laboratoire d’études de genre de sexualité (LEGS, Université Paris 8). Médaillée de la recherche en 2014 (UNICE), et lauréate du Grand Prix du Conseil québécois LGBT, reconnaissant la contribution de personnes à la promotion et à la défense des droits des personnes LGBT sur la scène internationale (2019). Elle est l’autrice, entre autres ouvrages, de : Transidentités : Ordre & panique de Genre : Le réel et ses interprétations et Médiacultures : La transidentité en télévision. Une recherche menée sur un corpus de l’INA (1946-2010) (L’Harmattan, 2015) ; Transidentités et transitudes Se défaire des idées reçues (avec Maud-Yeuse Thomas, Le Cavalier Bleu, 2022).


Eric FASSIN (Legs, Université Paris 8)

Titre : Une épidémie de transphobie

Résumé : Il y a aujourd’hui, dans de nombreux pays, une véritable épidémie de transphobie. Bien sûr, la pathologisation des personnes trans existe de longue date ; mais elle est actuellement présentée, dans le discours réactionnaire, comme une pathologie sociale : la question trans menacerait l’ordre sexuel et social. On entend même parler d’une « épidémie de transgenres ». La transphobie est ainsi un enjeu politique qui affecte bien sûr, en premier lieu, les personnes trans, menacées dans leurs droits, leurs corps et leurs vies, mais qui concerne en même temps tout le monde. C’est la nouvelle rhétorique internationale au centre des attaques sexistes et homophobes contre la supposée « idéologie du genre » : l’enjeu, c’est la démocratie sexuelle, et donc la démocratie. C’est dans ce contexte qu’il importe d’internationaliser les circulations entre les études de genre et les savoirs trans.

Présentation : Éric Fassin est professeur de sociologie à l’université Paris 8 dans le département d’études de genre et dans le département de science politique. Il est membre senior de l’Institut Universitaire de France. Il est rattaché au Laboratoire d’études de genre et de sexualité (LEGS, CNRS / Paris 8 / Paris Nanterre), créé en 2015, le premier centre de recherches consacré à ce domaine en France. Ses recherches portent sur l’actualité politique des questions raciales et sexuelles dans une perspective comparative et transnationale. Ses interventions publiques, liées à son travail de recherche, font de longue date partie de son travail politique de « sociologue engagé ».


Ruby FAURE (Legs, Paris 8)

Titre : Queer/Trans :  des histoires de famille. Affinités et frictions entre les épistémologies queer et trans, dans les espaces académiques états-uniens depuis les années 90.

Résumé : La généalogie des histoires de famille entre épistémologie queer et trans aux États-Unis permet de repérer plusieurs périodes : affinités et solidarités dans leurs émergences dans les années 90, frictions et ruptures dans les années 2000, confrontations et alliances plus récemment. Ces histoires politiques et intellectuelles sont liées aux rapports de force internes aux espaces académiques, aux évolutions des mouvements sociaux, ainsi qu’aux transformations des contextes politiques. Au niveau conceptuel, il est possible d’identifier plusieurs points de conflictualité productive : le rapport aux normativités sexuelles et de genre, la dimension construite/ performative et la « réalité » du genre, ainsi que la question de la matérialité des corps et de leur médicalisation.

Présentation : Ruby Faure est doctorant.e en philosophie au LEGS (Paris 8), sous la direction de Marie-Dominique Garnier et Guillaume Sibertin-Blanc. Ses recherches s’intéressent à la généalogie coloniale des catégories sexuelles européennes entre 1869 et 1912. Iel anime depuis 2 ans, un séminaire d’études Queer et Trans à Paris 8, dans le département département d’Etude de Genre.


Joao GABRIEL (Johns Hopkins Department of History)

Titre : La question trans : entre luttes minoritaires et enjeux révolutionnaires

Résumé : Les offensives réactionnaires ayant pour motif la question trans, qu’il s’agisse de pays européens ou nord-américains, font preuve d’une virulence redoublée depuis quelques années. Ce climat vient rappeler que l’importance d’une thématique politique ne se mesure pas à la quantité de personnes qu’elle semble concerner directement de prime abord. en effet, les personnes trans, à la fois minorisées et minoritaires numériquement sont l’objet d’attaques qui en fin de compte renvoient à l’ordre sexué, symbolique et matériel, et à la volonté farouche, non pas seulement de le conserver, mais de revenir en arrière et en finir avec les quelques avancées générées par les luttes d’émancipation sur le genre et la sexualité. L’objectif de cette présentation sera de se servir de la séquence politique actuelle pour penser des politiques trans, tentant de tenir ensemble condition minoritaire et impératif révolutionnaire. 

Présentation : Joao Gabriel est un guadeloupéen panafricaniste. Il a milité en France au FUIQP (Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires), a participé à des groupes et projets trans et queer of color (revues TransKind, Assiégées, blog Queer & Trans Révolutionnaires, diverses conférences sur l’homonationalisme entre 2012 et 2019…), et est l’auteur du Blog de Joao qui aborde principalement les questions liées au (néo)colonialisme, aux Afro-descendants, à la Caraïbe, et à la racialisation des questions de genre et sexualité. Il est aujourd’hui doctorant en histoire sur la thématique de l’emprisonnement dans le contexte caribéen colonial français, à la veille de l’abolition de l’esclavage. 


Siobhan GUERRERO (CEIICH, Universidad Nacional Autónoma de México)

Titre : De l’urgence de décoloniser la transitude

Résumé : Au cours des cinq dernières années, une vague mondiale de transphobie a radicalement modifié les espaces académiques et les disciplines telles que les études de genre ou LGBT, d’une part, et l’activisme politique et les politiques publiques, d’autre part. Dans cet exposé, je montre comment les héritages coloniaux des cinq derniers siècles ont joué un rôle dans la mondialisation de la haine. Si tel est le cas, les outils du tournant décolonial dans la pensée latino-américaine pourraient nous aider à comprendre et à résister à cette vague d’exclusion trans.

Présentation : Siobhan Guerrero a étudié la biologie à la faculté des sciences de l’UNAM et est titulaire d’une maîtrise et d’un doctorat en philosophie des sciences, également de l’UNAM. Elle est actuellement chercheuse principale au Centro de Investigaciones Interdisciplinarias en Ciencias y Humanidades (CEIICH-UNAM). Ses domaines d’expertise sont (i) les études sur le genre et les sciences, (ii) la philosophie de la biologie, (iii) le transféminisme et, (iv) la philosophie du sujet. En 2018, elle a reçu le prix « Distinción Universidad Nacional para Jóvenes Académicos » et en 2020 le « Premio de Investigación » dans le domaine des sciences humaines décerné par l’Academia Mexicana de Ciencias.


Laurence HERAULT (Pr. Anthropologie, Aix-Marseille Université, IDEMEC)

Présentation : Laurence Hérault est anthropologue, professeure à Aix-Marseille Université. Elle est membre de l’Institut d’ethnologie méditerranéenne, européenne et comparative (IDEMEC, UMR 7307). Ses recherches ont porté sur les expériences subjectives liées à la transition et à la production sociale de la transidentité. Elle a successivement développé ses travaux sur la transition comme projet individuel réalisé collectivement en investiguant la conception et la prise en charge médicale des trajectoires trans, le cadre juridique entourant la transition, ainsi que la reproduction et la parenté transgenre. Elle a notamment édité l’ouvrage collectif La parenté transgenre en 2014 et plusieurs articles sur l’accueil des personnes trans dans les services de médecine reproductive et sur la préservation de leur fertilité. Plus récemment, elle a coordonné le programme de recherche pluridisciplinaire « État civil de demain et transidentité » (ministère de la Justice) et a codirigé avec J. Courduriès et C. Dourlens, l’ouvrage État civil et transidentité (2021).


Gab HARRIVELLE (Consultant en représentations trans, co-fondateur de l’association Représentrans)

Présentation : Gab Harrivelle est consultant en représentations trans. Iel a collaboré sur des séries telles que La Faute à Rousseau, Skam France, Plus Belle La Vie, Les Engagés. Il a également co-fondé l’association Représentrans qui oeuvre à de meilleures représentations des personnes transgenres dans l’audiovisuel et le spectacle vivant français. La première action de l’association a été de créer un annuaire d’acteurices trans et non-binaires. Cet annuaire inclus désormais les technicien·nes de l’audiovisuel et du spectacle vivant. Il compte plus de 160 artistes, acteurices, technicien·nes, etc.


 stc019 (Scotty H.) (Artiste-auteur BD)

Titre : Écrire et dessiner trans ; les enjeux de représentation de la BD trans

Résumé : Laurier The Fox et stc019 proposent de présenter leur travail d’auteurs de bande dessinée trans afin d’engager une réflexion sur les problématiques et forces valorisées par la mise en récits de personnes et personnages trans. De témoignages dessinés à des fictions fantastiques ou bien des fanzines activistes auto-édités, la bande dessinée offre des possibilités d’expression uniques à son médium valorisant l’expression trans, au-dedans et au-dehors de ses pages.

Présentation : stc019 est pluridisciplinaire dans son exploration de la narration trans (BDs, illustrations, romans…) avec pour thème principal le ‘trans love’ sous toutes ses formes. BDs clés ; HOPE KILLERZ (webcomic en ligne), Iced Citrus (éditions radio as paper, 2013), Trans Glory, Trans Beauty and Trans Revolution (fanzines auto-édités, annexes de mémoire M2 BD, 2016), Trans Fashion & co. (anthologie Group Chat, POMEpress, 2018). Mémoire de deuxième année de Master Bande Dessinée à l’EESI, Angoulême, 2016 ; « La Bande Dessinée Trans : le futur du neuvième art ». Interventions notables ; colloque « 93% meuf, 100% Illustration », Les Puces de l’Illu, Campus Fonderie de l’image, Paris, 2016 ; table ronde avec Sophie Labelle et H-P Lehkonen au centre Adheos, FIBD Angoulême, 2018. Portfolio : stc019.artstation.com


Caroline IBOS (Pr., directrice du LEGS, Université Paris 8)

Présentation : Caroline Ibos est Professeure des universités, à l’Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis, département d’études de genre. Elle est membre du conseil scientifique du GIS Institut du genre. Ses recherches portent sur les éthiques et théories du care, les luttes et résistances des subalternisé·es, les rapports de domination et intersectionnalité, les migrations, circulations et pratiques de la globalisation et les épistémologies situées. Elle autrice de Vers une société du care. Une politique de l’attention (avec Patricia Paperman, Pascale Molinier et Aurélie Damamme (Le Cavalier bleu, 2019) et Qui gardera nos enfants ? Les nounous et les mères. Une enquête (Flammarion, 2012).


Laurier The Fox (Illustrateur-Bédéiste)

Titre : Écrire et dessiner trans ; les enjeux de représentation de la BD trans

Résumé : Laurier The Fox et stc019 proposent de présenter leur travail d’auteurs de bande dessinée trans afin d’engager une réflexion sur les problématiques et forces valorisées par la mise en récits de personnes et personnages trans. De témoignages dessinés à des fictions fantastiques ou bien des fanzines activistes auto-édités, la bande dessinée offre des possibilités d’expression uniques à son médium valorisant l’expression trans, au-dedans et au-dehors de ses pages.

Présentation : Ex-Graphiste,Laurier The Fox est auteur de bande dessinée et illustrateur. Il travaille régulièrement pour des associations, notamment le Planning Familial, sur des sujets sociaux féministes et LGBTIQAP +. Ses ouvrages (BD, jeunesse…) :​ »Transidentités et intersexuation » dans « Féministes »éditions Vide Cocagne, la postface pour « Le genre, cet obscur objet du désordre »éd Casterman, ReconnaiTranséd Lapin, Je m’appelle Julie avec l’autrice Caroline Fournier – éd On Ne Compte Pas Pour Du Beurre, J’ai un’e ami’e Trans et/ou Non Binaire avec l’auteur Axel en auto-édition. Il est mordu de sciences sociales, botanique, de Metal, jeux de rôles, d’histoire des Vikings,Japanimation et jeux vidéo.

Site web : https://laurierthefox.wixsite.com/home/publications

Portfolio : https://www.artstation.com/laurier_the_fox

Projet ReconnaiTrans : https://reconnaitrans.tumblr.com/

Réseaux sociaux :  Laurier The Fox sur Twitter, Facebook, Instagram, Utip


June LUCAS (Juriste, Acceptess-T)

Titre :

Résumé :

Présentation : June Lucas est juriste de formation, titulaire d’un master 2 en droit international et européen parcours droits espagnol et latino-américain. Ses travaux académiques et associatifs sont intrinsèquement liés. Notamment au sein du pôle juridique de l’association Acceptess-T, où il officie comme juriste salarié. Il accompagne les personnes trans sur les questions de Justice et le Droit et gère un observatoire des violences faites aux personnes trans, qui permet, pour la première fois de mettre en avant des données quant aux violences faites aux personnes trans cumulant divers facteurs de discriminations (trans, migrant.e, TDS, séropositive, le public historique et majoritaire à Acceptess-T).


Clovis MAILLET (Médiéviste, correspondant EHESS)

Titre : Comment appréhender les trajectoires et personnes trans dans l’histoire ? Articuler éthique et exigence scientifique

Résumé : Cette communication porte sur l’expérience d’un travail en commun, interdisciplinaire, entre un paléontologue, militant pour les droits des minorités, et un historien médiéviste spécialiste des études de genre. Comme l’enracinement historique est aussi un enjeu politique, les questions et méthodes scientifiques posées, les choix de vocabulaire, de discours et de marqueurs de genre doivent être trouvées de manière à conjuguer l’exigence scientifique et le respect des communautés trans actuelles. 

Présentation : Clovis Maillet est historien médiéviste, auteur d’une thèse de l’EHESS et spécialiste des questions de genre et de parenté dans la culture visuelle et cléricale médiévale. Il est l’auteur de l’ouvrage Les Genres Fluides, de Jeanne d’arc aux saintes trans (2020) et a coécrit avec Lee Rozada « Transitude : Histoire et mémoire », Dièses. 2021.


Marika MOISSEEFF (CNRS-Laboratoire d’anthropologie sociale)

Présentation : Marika Moisseeff, psychiatre et ethnologue, est Directrice de recherche au CNRS, membre du Laboratoire d’anthropologie sociale de l’Institut des civilisations du Collège de France. Ses recherches portent sur les processus de constitution des identités et l’articulation des problématiques de genre avec les représentations de l’altérité culturelle. Elles se fondent sur un travail de terrain dans une communauté aborigène australienne et sur une approche comparative des représentations de la différence des sexes et de la procréation. À partir de cette double perspective, elle propose de considérer la science-fiction comme la mythologie occidentale contemporaine et l’institution médicale comme une institution religieuse laïque à laquelle revient la gestion des corps vivants et morts. Dernier livre paru : Si loin, si proche. Quand le mort saisit encore le vif (Fage, 2021). http://las.ehess.fr/index.php?1755


Joyita MONDAL (Juge au tribunal du Bengale)

Titre :  Mon parcours en tant que première femme transgenre, juge membre du Lok Adalot en Inde

Résumé : Joyita Mondal nous parle de son parcours et comment elle est devenue pour devenir la première juge transgenre au Bengale, ainsi que de ses efforts pour améliorer la vie des plus vulnérables.

Présentation : Joyita Mondal est la première femme transgenre bengalie membre d’un panel judiciaire d’un tribunal civil et une travailleuse sociale du Bengale occidental, en Inde. Elle est membre de la communauté transgenre du Bengale occidental et œuvre pour le développement de la communauté. En 2015, elle a participé à la création d’un foyer pour personnes âgées séropositives et à la formation de comités de bien-être des patients. Le 8 juillet 2017, à l’âge de 29 ans, elle devient la première juge transgenre d’un Lok Adalat du Bengale. Elle a pris ses fonctions de juge à Islampur, dans le Nord-Dinajpur, où certaines de ses premières affaires concernaient le recouvrement de prêts accordés par des banques.


Clément MOREAU (Psychologue clinicien, et coordinateur du pôle Santé Mentale de l’association Espace Santé Trans)

Titre : Repenser les contours d’une psychothérapie située en transitionnant

Résumé : Après un aperçu rapide des référents théoriques sous-jacents et des enjeux du féminisme dans le champ de la psychothérapie, cette intervention vise à expliciter ce que mon identité trans fait à mon travail de psychothérapeute, inscrit dans une communauté. Comment l’expérience de la transition a modifié les relations thérapeutiques dans lesquelles j’avais été perçu et impliqué comme une psychothérapeute féministe. De quels écueils rencontrés dans les psychothérapies traditionnelles ma position située et singulière m’a-t-elle permis de m’affranchir. Quels écueils spécifiques ont émergé. Il sera question de cadre thérapeutique non normatif, de médiatisation du politique qui se présente dans l’expression du psychique en séance et des enjeux communautaires repérés.

Présentation : Clément Moreau exerce son métier de psychologue depuis plus de 10 ans. Il a longuement travaillé à l’hôpital, auprès d’enfants et d’adolescents avec un diagnostic d’autisme en pédopsychiatrie et auprès de femmes et leurs familles en gynécologie et maternité. Il reçoit actuellement en cabinet à Ivry-sur-Seine et travaille pour l’association Espace Santé Trans (https://espacesantetrans.fr) : coordonner la permanence d’écoute psychologique hebdomadaire, assurer l’animation d’un réseau de professionnels et former en santé mentale à l’accompagnement adapté et bienveillant des personnes trans et non binaires. Par ailleurs, il enseigne en DU à l’Université de Paris sur les thèmes suivants : l’accompagnement en psychothérapie des personnes queer, le rôle du thérapeute queer au prisme des savoirs situés, l’accompagnement des mineurs trans et de leurs familles.


 Nur NOUKHKHALY (Centre Max Weber. Ecole normale supérieur de Lyon)

Titre : Plus trans plus blanc ? Dilemmes et obstacles à la transition de personnes d’ascendance nord-africaine en France face aux logiques homonationalistes

Résumé : Cette intervention propose de réfléchir à l’impact qu’ont les processus de blanchisation des identités LGBT pour des personnes trans d’ascendance nord-africaine vivant en France. Depuis la possibilité de se reconnaître comme trans malgré une médiatisation et des normes de genre blanches portant le poids de l’héritage colonial, jusqu’aux dilemmes imposés de choisir entre des appartenances pensées comme irréconciliables ou l’invitation à épouser un rôle d’avant-garde dite éclairée, quelles voies restent possibles à slalomer ? Appel à décentrer la blanchité des études et des luttes trans, l’examen de tels parcours permet de dégager des perspectives pour déjouer la partition homonationaliste actuelle.

Présentation : Poursuivant actuellement ses recherches en doctorat à l’ENS de Lyon, Nur Noukhkhaly a soutenu en 2021 un mémoire de sociologie portant sur les parcours de transition des personnes trans d’ascendance nord-africaine à l’intersection du cissexisme et du racisme en France. Il est par ailleurs titulaire d’un master en littérature comparée pendant lequel il a travaillé sur l’œuvre de Violette Leduc ainsi qu’au sujet des femmes et du féminisme dans la culture punk littéraire et musicale.


Loé PETIT (Legs, Université Paris 8)

Titre : Mêler études trans et études intersexes : pertinence et limites

Résumé : Les études trans ayant davantage d’ancienneté et d’assise institutionnelle (même limitée) que les études intersexes, il peut sembler stratégique d’adosser les secondes aux premières. Du côté des savoirs trans, il y a d’ailleurs un intérêt historique et contemporain pour la question intersexe – Transgender Studies Quaterly y a d’ailleurs consacré son numéro de 2022 (« The Intersex Issue »). À l’inverse, les chercheurses intersexes ont souvent fouillé les archives et travaux trans pour y trouver des expériences intersexes. Historiquement, les deux questions ont longtemps été confondues par le pouvoir, et les luttes trans et intersexes ont une proximité particulière. Pourtant, à l’heure où le mouvement intersexe se renforce et où les études intersexes commencent à prendre leur autonomie, les critiques sur cette association politique et académique se font entendre plus vivement. Dans l’état actuel des savoirs, y a-t-il toujours une pertinence à associer étroitement les deux thèmes ? Que s’apportent-ils mutuellement ? Quelles sont les limites d’une telle pratique ?

Présentation : Loé Petit est doctorant-e au LEGS. Iel travaille sur le mouvement social intersexe. Iel appartient aux communautés et mouvements trans et intersexes et anime le séminaire « Études trans et intersexes » à Paris 8 depuis la rentrée 2020. Iel a confondé le Réseau Francophone de Recherche sur l’Intersexuation (RéFRI) et appartient au TRANSLAB.


Tom REUCHER (Psychologue clinicien)

Titre : Ce que les personnes transidentitaires et intersexes nous apprennent sur la différence des sexes 

Résumé : L’accompagnement des personnes adultes et mineur∙e∙s transidentitaires et intersexes m’ont permis de comprendre des phénomènes liés à la sexuation primaire et secondaire du corps humain qui étaient restés inobservés. La différence des sexes est beaucoup moins tangible que ce que l’on pense.

Présentation : Tom REUCHER, trans FtM, est psychologue clinicien, à Brest, diplômé de l’Université Paris 8 (2002). Il accompagne des personnes LGBTIQ et neuroatypiques de tous âges. Il est membre du Réseau de Santé Trans (https://reseausantetrans.fr). Site : https://tomreucher.fr/psychologue.


Ricardo ROBLES (Legs, Université Paris 8)

Titre : Perspectives du transféminisme espagnol : pour un sujet politique multiple

Résumé : Les transféminismes dans l’état espagnol proposent des nouvelles façons de concevoir les questions trans. Ce mouvement social, philosophique, artistique, culturel et politique remet en question la différence sexuelle, les hiérarchies, les identitarismes et les espaces de production de savoir. Formé dans les années 2000 à partir de plusieurs collectifs (Medeak, Guerrilla Travolaka, Post-Op), il consolide leur trajectoire dans les années 2010 (Manifesto por una Insurreccion Transfeminista, 2010). Aujourd’hui, leur héritage traverse les Pyrénées grâce à plusieurs traductions (Ziga, Valencia). Cette intervention prétend contribuer à ces aller-retours théoriques. Aussi, elle a pour ambition d’invoquer une imagination politique pour penser collectivement des modèles d’organisation alternatifs à l’activisme trans traditionnel.

Présentation : Ricardo Maria Virginix Robles se définit comme gréviste des pronoms, transféministe y antifasciste.  Xl est né.e en 1993 à Grenade (Espagne), passéx son enfance dans le Pays Basque, et son adolescence dans la banlieue de Madrid. A l’âge de 19 ans, souvent en tant que performer (emcee de rap féministe), xl entre en contact avec le milieu du transféminisme madrilen et plus largement espagnol.  En 2016, à l’âge de 23 ans, xl fait une reprise d’études à l’Université Toulouse 2 Jean Jaurès, où xl a fait des études en Master Psychanalyse Philosophie et Economie Politique jusqu’à 2021. Lors des blocages de 2018 et les séminaires de théorie queer autogérés avec Quentin Dubois et Val Zimmerman, R.M.V Robles prend intérêt à la diffusion des épistémologies transféministes queer hispanophones en France. En 2020, xl déménage à Paris afin de faire le master en études de genre à l’Unviersité de Paris 8. Aujourd’hui xl est chercheurx indépendantx sur l’histoire des transféminismes dans le territoire espagnol, les transmasculinités, les identités « marimacho », les temporalités lesbiennes, et ses imbrications et proximités entre toutes ces thématiques. Aussi, xl est écrivainx et traducteurx dans la revue Trou Noir.


Lee ROZADA (Chercheur indépendant en paléontologie)

Titre : Comment appréhender les trajectoires et personnes trans dans l’histoire ? Articuler éthique et exigence scientifique

Résumé : Cette communication porte sur l’expérience d’un travail en commun, interdisciplinaire, entre un paléontologue, militant pour les droits des minorités, et un historien médiéviste spécialiste des études de genre. Comme l’enracinement historique est aussi un enjeu politique, les questions et méthodes scientifiques posées, les choix de vocabulaire, de discours et de marqueurs de genre doivent être trouvées de manière à conjuguer l’exigence scientifique et le respect des communautés trans actuelles. 

Présentation : Lee Rozada est docteur en paléontologie du Muséum National d’Histoire Naturelle et militant pour les droits des minorités. Il a travaillé à la relecture du livre de Clovis Maillet, Les Genres Fluides, de Jeanne d’arc aux saintes trans (2020), et co-écrit « Transitude : Histoire et mémoire », Dièses. 2021  https://dieses.fr/transitude-histoire-et-memoire.


Eliot SEVRICOURT (Psychologue transféministe, Centre LGBTI de Normandie)

Titre : Comment prendre soin de nous toustes ?

Résumé : En repartant de la définition de ce qu’est le soin et des multiples formes qu’il peut prendre, cette intervention vise à nommer et questionner les points de tension rencontrés lors de ma pratique en santé communautaire : comment proposer du soin psy qui ne reproduise pas les modes coercitifs du système psychiatrique ? Le soin communautaire doit-il être confié à des expert.es, à des professionel.les ? Comment prend-on soin de celleux qui prennent soin ? Comment faire cohabiter dans un même lieu de soin des personnes ayant commis des violences et d’autres en ayant subis ? Comment amener le soin aux personnes qui ne peuvent pas de rendre jusqu’à nos locaux ?

Présentation : Éliot Sévricourt, psychologue spécialisé dans le champ de l’intervention sociale. Il a un approche anti psychiatrique, située et intégrative. Il travaille depuis 4 ans pour le Centre LGBTI de Normandie, association de prévention, convivialité, lutte et éducation populaire dans laquelle il remplit différentes missions : accueil individuel et collectif, entretiens, développement de projets associatifs, analyse de pratique avec es autres bénévole écoutant.e de l’association, interventions et formations.


Sandy STONE

Titre :

Résumé :

Présentation : Allucquére Rosanne « Sandy » Stone est une théoricienne universitaire américaine spécialiste des médias, autrice et artiste de performance. Elle est connue pour son essai « The Empire Strikes Back: A Posttranssexual Manifesto ». Elle est actuellement professeure associée et directrice fondatrice de l’Advanced Communication Technologies Laboratory (ACTLab) au département de radio-TV-cinéma à l’Université du Texas à Austin. Simultanément, elle est Wolfgang Kohler, professeur de médias et performance à l’European Graduate School1, artiste au Centre d’art de Banff et chercheuse invitée en Sciences Humaines de l’Institut de Recherche doctorale à l’Université de Californie à Irvine. Les travaux de Sandy Stone portent sur le cinéma, la musique expérimentale, la neurologie, l’écriture, l’ingénierie, et la programmation informatique. Sandy Stone est transgenre et considérée comme l’une des fondatrices de la discipline académique des études transgenres. Elle est présentée dans ArtForum, Filaire, Mondo 2000, et d’autres publications, et figure dans des documentaires tels que Traceroute.


Susan STRYKER (Professor Emerita of Gender and Women’s Studies, University of Arizona)

Titre : Une commune absence de fondations : féminisme transphobe, idéologie du genre et critique transféministe

Résumé : Dans cette intervention, je rappelle l’émergence d’un discours spécifiquement transphobe dans le féminisme anglophone au début des années 1970, et je retrace la manière dont ce discours a été repris globalement par l’extrême-droite, les nationalismes ethniques et les groupes religieux réactionnaires au cours du dernier quart de siècle – avec une plus grande virulence encore au cours de la dernière décennie. Je m’intéresse au fait que les féministes anti-trans et les transféministes avancent parfois des arguments similaires, pour suggérer que bien que nous semblions être dans une impasse insoluble, en l’absence de fondations communes, il est possible que ce soit précisément une « commune absence de fondations » qui nous offre l’opportunité de dissoudre et de remanier des positions jusqu’ici figées et polarisées.

Présentation : Susan Stryker est professeure émérite d’études sur le genre et les femmes à l’université d’Arizona, rédactrice en chef et fondatrice de la revue TSQ : Transgender Studies Quarterly, auteure de Transgender History : The Roots of Today’s Revolution, et co-réalisatrice du documentaire Screaming Queens : The Riot at Compton’s Cafeteria, récompensé par un Emmy Award. Depuis qu’elle a pris sa retraite de l’UofA, elle a été membre du collège de réflexion de la présidence et professeure invitée d’études sur le genre, les femmes et la sexualité à l’université de Yale (2019-2020), titulaire de la Barbara Lee Distinguished Chair in Women’s Leadership au Mills College (2020-2022), et du poste Marta Sutton Weeks de chercheuse associée à Stanford University Humanities Institute. (2022-23). Elle est toujours rédactrice en chef de la revue TSQ : Transgender Studies Quarterly, et coéditrice de la série de livres ASTERISK : gender, trans-, and all that come after, chez Duke University Press. Elle est également co-éditrice du Transgender Studies Reader en deux volumes (2006, 2013) et de The Transgender Studies Reader Remix (2022).


 Maud-Yeuse THOMAS (Université du Lointemps, Ar Fouillez, Armorig)

Titre : De la fluidité des genres en anthropologie

Résumé : En accord avec la pensée du médiéviste Clovis Maillet, l’approche privilégiée est celle d’une mise en perspective de la fluidité des genres dans l’Histoire et en anthropologie comparée. Nous proposons d’éclairer les contours de cette fluidité et le contexte qui le fait disparaître et réémerger. Nous examinerons ce que sont les transidentités dans leur rapport à la société et identité cisgenre.

Présentation : Maud-Yeuse Thomas est chercheuse indépendante. Elle a co-fondé l’Observatoire des Transidentités (ODT) avec Karine Espineira et coresponsable de la revue Cahiers de la transidentité (2012-2016). Ses recherches portent sur les expériences de vie trans sous des approches socio-anthropologiques. Elle est l’autrice, entre autres ouvrages de Transidentités et transitudes Se défaire des idées reçues (avec Karine Espineira, Le Cavalier Bleu, 2022) et a co-coordonné les six ouvrages des Cahiers de la Transidentité sur le thème de la question trans dans les sociétés contemporaines.


Rosalind D’ALMEIDA et Anna BALSAMO – XY MEDIA

Titre : XY Media, premier média transféministe audiovisuel en France, de la représentation à se représenter soi-même

Présentation : Rosalind D’almeida est une personne transféminine membre de XY media qui a participé a la seconde vidéo concernant le fait d’ètre trans et noire, celle ci fait partie de l’équipe éditoriale  et interviens pour représenter le média. Son féminisme se définit essentiellement comme matérialiste transféministe et anticapitaliste avec une emphase sur les théories féministes noires

Anna Balsamo est une militante, chercheuse indépendante, formatrice et co-fondatrice d’XY média. Elle est également la co-fondatrice d’un réseau d’entraide « soutien transfem » et du collectif portant le même nom. 

XY Media, est le premier média transféministe audiovisuel en France, fondé par des femmes trans. Notre équipe est constituée des personnes trans qui travaillent dans l’audiovisuel, sont journalistes ou sont militant-es dans le milieu associatif.

Site : https://www.xymedia.fr/